Voici le 2eme episode de cette petite serie. Aujourd'hui, Mr Sarkozy nous presente son point de vue:
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Chers compatriotes établis hors de France,
Si j'ai souhaité m'adresser à vous
directement c'est que je sais l'attention que vous portez aux affaires de
notre pays comme le montre le nombre sans précédent des
inscriptions sur les listes électorales consulaires. Je mesure aussi
combien les nouvelles qui parviennent chaque jour sur la campagne des
élections présidentielles peuvent nourrir des attentes et de la
désinformation.
J'ai une claire conscience de la dimension
planétaire des problèmes qui se posent au monde contemporain et
auxquels vous êtes souvent les premiers confrontés. Vous
êtes les sentinelles de notre pays et j'ai toujours pris beaucoup
de plaisir et d'intérêt à m'entretenir directement avec
vous lors de mes déplacements.
J'aimerai vous faire part de l'intérêt que
je porte aux Français de l'Etranger. Vous êtes une richesse
pour notre Nation comme pour le pays qui vous accueille. J'ai eu souvent
l'occasion de vous rencontrer ces dernières années et je ne
vous oublie pas. J'ai écouté vos problèmes et je me
suis engagé personnellement à les résoudre. C'est
ainsi fait pour l'allongement des délais de déclaration et de
paiement des impôts.
Mieux que tout autre, vous savez que la
mondialisation des échanges et de l'économie, si elle est
maîtrisée et contrôlée, est une chance et un
atout. Cette idée guide ma réflexion dans le domaine de la
politique étrangère.
A tous ceux qui ont quitté notre pays car ils
avaient le sentiment que plus rien ne pouvait se faire, je veux donner
l'envie de revenir. L'expatriation doit être un choix et non la
conséquence de lourdeurs, d'archaïsmes, de difficultés
structurelles purement françaises. A ceux qui désirent
créer, innover, travailler comme ils le souhaitent et qui ont du
s'expatrier pour cela, je dis que tout peut redevenir possible en France.
*
Vous le savez, je suis candidat à la
Présidence de la République. Vous me connaissez. Vous savez que
j'aime dire les choses clairement et simplement. Le programme que je
développe pour la France et les Français vous intéresse
au premier plan. J'ai eu l'occasion de développer ma vision
dimanche 14 janvier lors de mon élection comme candidat de l'UMP
à l'élection présidentielle. Mais à vous qui
vivez à l'étranger, permettez-moi de vous exprimer mon
engagement à votre égard.
J'affirme, tout d'abord, qu'il n'est pas normal
qu'un enfant français soit exclu de notre système
d'enseignement soit pour des raisons financières, soit pour des
raisons géographiques. C'est pourquoi je souhaite que dès
la rentrée scolaire 2007, le coût des études de vos
enfants dans les lycées français à l'étranger
à compter de la classe de 2nde soit intégralement pris en
charge par la collectivité nationale. C'est un geste fort que je
souhaite que l'on fasse en votre direction.
Je souhaite également que les coûts
d'inscription de vos enfants au primaire et au secondaire soient fortement
diminués grâce à une augmentation des bourses : l'Etat
doit assumer son rôle et vous permettre d'offrir à vos enfants
les meilleures études possibles. De la même manière, dans
les prochaines années, il sera nécessaire d'augmenter l'offre
pour présenter une meilleure couverture géographique de notre
système d'éducation à l'étranger.
Notre solidarité nationale ne peut, en effet,
s'arrêter aux frontières géographiques de notre pays.
Pour ceux qui vivent dans les régions les moins stables, je veux dire
que je comprends votre crainte pour vos proches et pour vos biens. Ainsi,
certains de nos compatriotes ont tout perdu, récemment au
Proche-Orient, en Asie du Sud-Est ou encore en Côte d'Ivoire. C'est
pourquoi je souhaite la création d'un fonds « assurance
indemnisation des Français spoliés » lors de conflits
survenus dans votre pays d'accueil.
D'une manière générale, vous le
savez, les questions qui touchent à votre sécurité me
préoccupent particulièrement. L'excellence de nos forces
armées en matière de préparation, de vigilance, de
réactivité et de projection est reconnue : nos efforts doivent
être poursuivis.
J'ai une pensée toute particulière pour
nos compatriotes récemment assassinés en Arabie Saoudite pour
le seul fait qu'ils étaient français. En effet, au-delà
des crises ouvertes comme fut celle du Liban l'année dernière,
nous devons vous protéger par une plus grande coopération avec
les services de sécurité et les services judiciaires
étrangers. C'est ce qui a justifié mes nombreux
déplacements en tant que Ministre de l'Intérieur. La France a
d'ailleurs eu ces dernières années un rôle moteur sur
cette question. Cette coopération doit bien évidemment
concerner également la protection sanitaire de notre population
expatriée face notamment à de possibles crises sanitaires.
Ce renforcement du lien entre la République
et nos expatriés doit s'opérer dans tous les domaines de la vie
quotidienne : notre réseau doit davantage être à votre
service et vos démarches simplifiées pour que vous puissiez plus
aisément faire valoir vos droits. Les consulats doivent
véritablement devenir vos mairies. Dans le cas où vous
feriez le choix du retour en France, ceux-ci doivent faciliter votre
réinsertion sur le territoire national. Pour une communication moderne
entre l'administration et les citoyens français à
l'étranger, l'utilisation d'Internet devra être
généralisée. Les consulats doivent utiliser cette
technologie pour informer très régulièrement la
communauté de leur ressort.
L'audiovisuel et Internet doivent être
utilisés beaucoup plus vigoureusement pour diffuser notre culture dans
le monde mais également pour répondre à votre souhait
légitime d'une meilleure information.
Sur le dossier fiscal fondamental de la
résidence unique que certains possèdent en France et qui
représente un lien solide avec notre pays, le Groupe de travail
Fiscalité (AFE-Bercy) que j'avais mis en place en novembre 2004 a
obtenu l'appellation « Habitation Unique en France ». Elle permet
l'exonération de plus-value lors de sa cession. Par souci
d'égalité, nous agirons pour que vous soyez soumis à
l'avenir aux mêmes impositions et aux mêmes taxes que les
Français de métropole pour votre habitation en France.
Non, je ne partage pas l'idée que nos
expatriés sont des privilégiés qu'il faut à tout
prix chercher à punir. Au contraire, afin d'aider les plus faibles
de nos compatriotes, je souhaite le maintien de l'aide social à son
niveau actuel. Par ailleurs, notre dispositif doit continuer de
s'améliorer notamment en ce qui concerne la rigueur de gestion pour
améliorer votre prise en charge quand vous en avez besoin.
Enfin, en ce qui concerne votre représentation,
elle est déjà assurée au travers des conseillers de
l'Assemblée des Français de l'étranger et des
sénateurs des Français établis hors de France dont je
salue le travail. Cependant, je souhaite que soit étudiée la
possibilité d'instituer également des députés vous
représentant.
A ceux qui critiquent tout et proposent n'importe quoi,
je rappelle que la France est un des seuls pays à faire une aussi large
place à sa communauté expatriée. Vous avez eu le
courage de l'expatriation. Ces initiatives que je vous propose, je les
souhaite pour vous aider et vous accompagner.
*
L'attention particulière que je vous porte, je
sais qu'elle est légitime au vu de ce que vous apportez à la
France. Les deux millions de Français installés à
l'étranger constituent un indéniable facteur d'échange,
un atout dans notre monde de plus en plus interdépendant. Vous
participez pleinement à l'influence et au rayonnement de la
France.
Face aux images d'une France repliée sur
elle-même, d'une France qui doute de ses capacités, vous
êtes le visage d'une autre France : d'une France qui ose, qui s'ouvre
et qui innove. Vous êtes le visage d'une France que je veux
renforcer.
La France pense à vous comme vous pensez
à elle. En améliorant votre vie au quotidien, en vous assurant
une protection maximale, en garantissant vos droits, en renforçant les
liens avec la République, je veux que soit pleinement reconnu ce que
vous apportez à notre Patrie.
Je veux être le Président d'une France qui
aura compris que la création demain sera dans le mélange, dans
l'ouverture, dans la rencontre. Qu'elle sera dans le croisement des regards,
des cultures, des techniques et des savoirs, qu'elle jaillira de la rencontre
de toutes les formes de pensée, de travail, d'innovation. Vous
êtes des acteurs de premier plan dans notre adaptation à ce
monde. C'est pourquoi j'attends beaucoup de votre implication dans les
débats qui animent aujourd'hui notre pays et de votre participation
à la prochaine échéance électorale.
— Nicolas Sarkozy
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